Veille concurrentielle filière produits laitiers au lait de vache

Cette étude a pour objectif de comparer les facteurs de compétitivité de la filière laitière française et de ses principaux concurrents en 2022 et met notamment l’accent sur les facteurs disruptifs et les changements les plus importants par rapport aux précédentes veilles. 

Méthodologie 

Dans cette nouvelle édition de la veille, la France et douze de ses principaux concurrents sur le marché mondial des produits au lait de vache sont retenus : six pays tiers (Argentine, Australie, Brésil, États-Unis, Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande), et six pays de l’Union eu­ropéenne (Allemagne, Danemark, Irlande, Italie, Pays-Bas et Pologne).

Treize marchés porteurs ont été identifiés comme des importateurs de première impor­tance ou émergents. Ils constituent à ce titre des axes de développement stratégiques pour les filières laitières des pays producteurs et assurent des débouchés importants sur le moyen ou long terme. Il s’agit du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et de l’Algérie pour l’Afrique, des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie saoudite pour le Proche et Moyen-Orient, du Brésil, du Canada et des États Unis pour le continent américain, du Japon, de la Corée du Sud, de la Chine et de l’Indonésie pour l’Asie, et enfin de l’Union européenne et du Royaume-Uni pour le continent européen. 

La compétitivité de chacun des pays est me­surée grâce à 40 indicateurs répartis sur 6 axes : potentiel de production laitière, dura­bilité des ressources, capacité à conquérir les marchés, portefeuille des marchés, capacité d’organisation des filières et macroécono­mie. Au total, les pays obtiennent une note sur 1 000 points, reflétant leur niveau de com­pétitivité sur le marché mondial. 

Résultats 

En 2022, le podium final a été modifié par rapport à la dernière édition de la veille (don­nées 2020). La France a perdu sa 1ère place et descend à la 3e place. La première place est désormais occupée par les Pays-Bas, favorisés par leur niveau d’exportation et leur niveau d’investissements. À la 2e place se trouve désormais l’Irlande, qui a gagné des points en 2022 grâce à la forte progression de la marge sur coût alimentaire. Elle se démarque aussi par un niveau d’incidents climatiques moindres par rapport à ses concurrents. Au­paravant 2e, la Nouvelle-Zélande est rétrogra­dée à la 4e place, pénalisée par la récurrence des incidents climatiques. 

En Ukraine, la filière laitière est en perte de vitesse depuis plus de 30 ans. Le contexte de guerre a perturbé une filière déjà fragile, ainsi que ses dynamiques d’export, non sans effet sur les pays voisins. 

Conclusion 

La France a été pénalisée par le contexte de prix du lait en 2022, ce qui la prive de son ha­bituel bon classement sur le critère de marge sur coût alimentaire. Néanmoins, ses autres forces lui ont permis de rester sur le podium, notamment la grande polyvalence de son offre en produits laitiers, ou encore son por­tefeuille des marchés. Un retour à une situa­tion de prix moins volatils pourrait lui faire de nouveau gravir une ou deux marches de po­dium, mais quelques faiblesses ont été identi­fiées et pourraient également la pénaliser.