Panorama de la consommation végétarienne en Europe
Date de publication : 03/10/2019
L’étude a pour objectif de dresser un panorama de travaux sur le végétarisme en Europe, afin de comprendre le phénomène végétarien et évaluer son ampleur et son potentiel impact sur les filières agricoles. Son volet qualitatif analyse les origines, caractéristiques, composantes et facteurs de développement du végétarisme. Le volet quantitatif a pour objectif d’évaluer le taux de végétariens, végétaliens, végans et flexitariens dans la population, qualifier leur(s) profil(s) et analyser leurs motivations.
Méthodologie
L’étude s’appuie sur une double méthodologie, qualitative et quantitative. Le volet qualitatif repose sur une recherche bibliographique de travaux académiques sur le phénomène et sur une analyse de sources diverses existantes, ainsi que sur les entretiens avec 12 experts (sociologues, anthropologues, nutritionnistes, historiens etc.).
Le volet quantitatif s’appuie sur une enquête par sondage réalisée en ligne dans 4 pays (France, Allemagne, Espagne et Royaume-Uni), auprès des échantillons représentatifs de citoyens âgés de 18 ans ou plus (tailles d’échantillons comprises entre 800 et 1 000 individus).
Résultats
L’étude montre que la progression du phénomène végétarien, par son caractère (encore) marginal, reste difficilement mesurable à date, de manière précise et comparable dans le temps et entre les pays, faute d’enquêtes d’ampleur systématisées dans différents pays. En effet, d’après l’enquête quantitative réalisée dans le cadre de cette étude, à peine 6 % des sondés interrogés dans quatre pays européens (France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni) se déclarent végétariens, végétaliens ou végans.
Ce chiffre est peut-être même surestimé compte tenu du fait que certains végétariens déclarés consomment, de manière ponctuelle ou plus régulière, de la viande. Mais même si les végétariens restent très minoritaires, la tendance à la réduction de consommation de viande semble s’affirmer aussi avec les flexitariens, qui limitent leur consommation de viande pour des raisons non financières, sans pour autant franchir le pas du végétarisme. Ils représentent entre 20 % et 25 % des populations des quatre pays étudiés.
L’étude montre également que les logiques de la non-consommation de viande, ou de sa réduction, sont multifactorielles, et qu’elles varient selon le pays et le profil du répondant.
Si la santé est la raison la plus citée, elle est surtout évoquée dans le cadre de la réduction de la consommation de viande, alors que l’éviction complète est davantage dictée par les considérations éthiques, notamment la cause animale. Le souci du bien-être animal semble marquer un changement d’attitudes à l’égard de la viande, surtout chez les jeunes générations, plus réceptives que leurs aînés aux arguments éthiques et au phénomène végétarien de manière générale.
Même s’il est difficile d’établir le profil d’un végétarien dans chaque pays en raison du faible nombre de personnes identifiées pour ce groupe toujours marginal, le phénomène semble néanmoins attirer davantage les femmes, les jeunes (moins de 35 ans), les populations urbaines ou dotées d’un fort capital culturel (cadres ou très diplômés, selon le pays). Le flexitarisme, plus répandu, touche au-delà des tranches d’âge les plus jeunes. Il semble répondre à des logiques légèrement différentes, notamment celle de la santé ou s’inscrivant dans la tendance à « consommer moins mais mieux ».
Conclusion
La progression du végétarisme est difficilement mesurable à date en raison de son caractère marginal. Le phénomène s’inscrit néanmoins dans une tendance plus large à la baisse de consommation de viande, et il devrait être analysé dans ce contexte afin de mieux évaluer l’impact potentiel que ces changements de comportements alimentaires peuvent avoir sur les filières agricoles, à la fois animales et végétales.