Végétariens et flexitariens en France en 2020
Date de publication : 20/05/2021
Période concernée : Année 2020
Auteurs : Ifop et unité Consommation - DMEP - FranceAgriMer
Ce rapport sur le végétarisme et ses extensions (véganisme...) nous montre comment ces nouveaux régimes alimentaires se développent au sein des pratiques de la population française en 2020.
Objectifs
L’étude a pour objectif de mesurer la part des végétariens et flexitariens, décrire leur profil, motivations et parcours afin de segmenter plus finement cette population et la situer dans l’ensemble des pratiques alimentaires des consommateurs français.
Méthodologie
L’étude s’appuie sur une enquête par sondage réalisée en octobre 2020 sur un échantillon de 15 000 personnes âgées de 15 à 70 ans, représentatif de la population française. Ce large questionnaire a permis d’obtenir une base robuste de 330 végétariens et plus de 3 500 flexitariens. Le questionnaire, administré en ligne, comprend des questions sur les pratiques alimentaires et notamment de consommation de différentes protéines animales, des questions d’auto-positionnement sur l’échelle des régimes végétariens, les questions de profil, de motivations et de difficultés, ainsi qu’un certain nombre de questions portant sur les attitudes à l’égard de l’alimentation et la consommation de viande.
Résultats
L’étude montre que le rapport à la viande évolue dans la population : 68 % des répondants pensent qu’on consomme trop de viande en France et 56 % que la production de la viande a un impact négatif sur l’environnement. Toutefois, la part des régimes sans viande reste marginale : seuls 2 % des Français se déclarent végétariens, pescetariens (ne consomment pas de viande mais consomment du poisson) ou végans. La part des flexitariens est plus importante (24 %). Par ailleurs, 8 % de la population déclarent limiter leur consommation de viande sans se considérer flexitariens. Cependant, la grande majorité des Français se considère « omnivore ». Les végétariens et flexitariens partagent un profil féminin, urbain et diplômé. Ils sont surreprésentés dans les foyers célibataires ou sans enfant. Les végétariens sont plus jeunes que la moyenne, alors que les flexitariens sont relativement plus âgés. Les motivations pour limiter ou exclure la viande et autres protéines animales varient selon le type de régime adopté : le bien-être animal pour les végétariens, végans et pescetariens, la santé pour les flexitariens, le prix de la viande pour ceux qui limitent leur consommation de viande sans se considérer flexitariens. L’impact environnemental de la production de viande est également évoqué par l’ensemble des cibles, sans qu’il soit un critère différenciant. Plus des trois quarts des végétariens, pescetariens et végans déclarent au moins une difficulté pour suivre leur régime alimentaire, notamment en ce qui concerne l’accès à l’offre (en magasin ou en restaurant) et les relations sociales (repas partagés, critiques de l’entourage). La plupart des répondants (85 % des Français) n’envisagent pas de changer de régime. Ceux qui excluent ou limitent déjà la consommation de viande sont plus nombreux à vouloir aller plus loin. L’étude montre avant tout une diversité des motivations. Pour mieux segmenter cette population hétérogène de consommateurs limitant ou excluant la viande dans leur alimentation, l’Ifop a mis en évidence 7 profils-types représentant environ 34 % de la population totale : les « financièrement contraints », les « âgés médicalement contraints », les « jeunes en rééquilibrage alimentaire », les « couples suiveurs », les « diplômées, dans l’équilibre », les « hyper sensibles » et les « couples militants ».
Conclusion
La variété des profils et des motivations rend aujourd’hui difficile les projections sur l’évolution du phénomène de déconsommation de viande en France. Un suivi dans le temps des différentes cibles, notamment chez les jeunes, s’impose pour permettre aux filières agricoles et agroalimentaires d’élaborer leurs stratégies.