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7e entretiens de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires au SIA

Mots-clés : Observatoire, prix, marges, Produits alimentaires, marché, crise, International, Chine, Ukraine, Union européenne, porc, exportations, Agroécologique

L’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, est une commission administrative consultative, créée par la loi n°2010-874 de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010.

Placé sous la tutelle des ministères chargés de l’agriculture et de l’économie, il a pour mission d’étudier la répartition de la valeur entre producteurs, industriels et distributeurs.

Il s’appuie sur les travaux économiques conduits par l’établissement public FranceAgriMer, avec le concours des instituts techniques professionnels agricoles, de l’Insee et du service statistique et de prospective du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.

Il remet chaque année un rapport au Parlement et organise une fois par an des « Entretiens » réunissant professionnels et experts pour échanger sur des études scientifiques et des analyses d'experts susceptibles d’enrichir ou d’affiner les travaux de l’Observa­toire. Ces entretiens sont ouverts au public.

Après le panorama introductif de Philippe Chalmin, président de l'Observatoire, sur l’évolution des marchés de matières premières fortement impactés par l'envolée des prix en 2021 puis en 2022 suite au conflit russo-ukrainien, les 7e entretiens de l’Observatoire ont permis d’approfondir l’analyse sur des sujets majeurs pour les filières agricoles et agroalimentaires. L'économie porcine et les perspectives du marché européen face à l'évolution de la demande chinoise ont ainsi été évoquées et la 7e édition des Entretiens s'est achevée par une présentation des performances économiques de l'agroécologie, pour éclairer les débats actuels sur la répartition de la valeur ajoutée dans les filières.

Au cœur des tensions sur les marchés mondiaux : une crise agricole ?

Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, a apporté son regard d’expert sur la situation actuelle des marchés mondiaux de matières premières et sur l’impact à attendre pour le secteur agricole et agroalimentaire français.

En 2021, les cours de certaines matières premières agricoles se sont envolés en raison des aléas climatiques survenus dans certains régions du monde mais aussi des tensions géopolitiques (Chine/Australie notamment)
Le cours de l"huile de soja a ainsi augmenté de 98 % en 2021 par rapport à 2020, celui du maïs de 65 %, l'huile de palme de 61 %, le colza et le soja de 46 %, le sucre de 38 %, le beurre européen de 36 %, le blé de 28 %, la poudre de lait de 26 %, les tourteaux de soja de 19 %, la viande bovine de 9 % ...

La demande chinoise continue d'influer sur les cours mondiaux des céréales et des oléagineux mais aussi sur les prix de la viande, avec des prix du porc en baisse de 10 % en Europe et de 38 % en Chine, en raison notamment de la reconstitution du cheptel dans ce pays et du recul de ses importations en provenance de l'Union européenne.

Dans le même temps, les marchés mondiaux ont subi un choc énergétique et logistique majeur, avec des prix du gaz, de l'électricité, du pétrole, du carbone et de l'urée en forte hausse mais aussi du fret en vrac sec ou en conteneurs.

Aujourd'hui, le conflit russo-ukrainien provoque de fortes tensions sur les prix des oléagineux et des céréales et amplifie les incertitudes déjà nourries par les risques climatiques, le niveau des achats chinois et l'impact de la hausse du coût des engrais, en dépit d'une production mondiale record en 2021/22.

Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires auprès du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et du Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, est également professeur d’histoire économique à l’université Paris-Dauphine et directeur d’un master « Affaires Internationales ». Diplômé de HEC, agrégé d’histoire, Docteur des lettres et sciences humaines, il est aussi fondateur et président depuis 1985 de CyclOpe, la principale structure de recherche et d’études en France sur les marchés internationaux. Il suit depuis la fin des années 70, les évolutions du monde agricole et agroalimentaire français comme en témoignent ses premiers travaux sur l’économie des filières jusqu’à ses réflexions plus récentes sur l’évolution des politiques agricoles notamment en Europe. Il a été membre du conseil d’analyse économique auprès du Premier Ministre de 2006 à 2012.

Économie porcine et demande chinoise : quelles perspectives pour le marché européen ?

Boris Duflot, directeur du pôle Économie de l’Ifip (Institut du porc), a apporté un éclairage sur la situation actuelle mais aussi des éléments de prospective sur le marché chinois, pour mieux comprendre l’avenir de l’économie porcine en France et en Europe.

Le marché chinois concentre depuis quelques années toute l’attention des exportateurs de porc, au point d’être devenu un déterminant incontournable de l’équilibre du marché européen. Mais quelles sont les perspectives à plus long terme quant aux besoins de la Chine en viande de porc ? Ce marché représente-t-il un débouché pérenne pour les exportateurs européens ? Quels impacts peut-on attendre sur l’Europe, si la Chine regagnait son autosuffisance ?

Pour Boris Duflot, l’Union européenne devrait rester un partenaire privilégié de la Chine pour son approvisionnement en porc. Pour autant, les disponibilités européennes à l'exportation pourraient s'amenuiser dans les années à venir, dans un contexte d'érosion de la production et de la consommation de porc en Europe, et d'orientations publiques et privées visant à s'adapter aux besoins des marchés nationaux et locaux.
Par ailleurs, la Chine est aujourd'hui moins dépendante aux importations de porc grâce aux interventions publiques pour stabiliser le marché du porc,après l"épisode de fièvre porcine africaine subi par le pays.
Mais sa production reste vulnérable aux aléas sanitaires et à la fluctuation des coûts des intrants, notamment du soja, ce qui génère des flux à l’importation fluctuants.
Enfin, au-delà de sa quête d’autosuffisance qui ne sera probablement jamais totale, la Chine cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement (UE mais aussi Brésil et Amérique du Nord).

Boris Duflot, ingénieur agronome, travaille au Pôle Économie de l’IFIP depuis 2007 et en dirige l’activité depuis 2018. Spécialiste de l’élevage et des filières porcines, il conduit avec ses collègues de l’IFIP des travaux de veille et des études sur la performance économique, les marchés et les évolutions des filières en France et à l’international.Des travaux inter-espèces (herbivores, porcs, volailles) sont également réalisés par l’IFIP, l’IDELE et l’ITAVI dans le cadre de leur bureau d’études commun ABCIS, notamment au travers de son blog de veille sur la Chine et les marchés agricoles, Chine_ABCIS. Boris Duflot est également l’animateur du RMT Filarmoni. Ce Réseau Mixte Technologique s’intéresse à l’économie des filières agroalimentaires, leur organisation et leur durabilité, dans ses différentes composantes de la production agricole jusqu’à la consommation en passant par la transformation et la distribution.

L’agroécologie : un levier pour retrouver de la valeur ajoutée en agriculture ?

En dépit de transformations profondes qui ont permis un accroissement spectaculaire des rendements et des volumes produits par actif agricole, l’agriculture voit sa valeur ajoutée s’éroder sans cesse depuis plusieurs décennies. Face à cette tendance, l’agroécologie propose une approche alternative basée sur des systèmes autonomes, économes en intrants et en capital. Elle s’inscrit dans une logique de résilience globale de l’exploitation qui privilégie le recours aux fonctionnalités des écosystèmes et aux régulations biologiques plutôt qu’aux moyens de production extérieurs.

Peut-on penser que l’agroécologie permette d’améliorer la valeur ajoutée de l’agriculture ? Au-delà de son impact environnemental, quelles sont ses performances économiques et sociales et peut-elle répondre aux défis de l’agriculture demain ?

Sophie Devienne, professeure à AgroParisTech, a tenté de répondre à ces questions en les inscrivant à la fois dans une perspective historique de l’agriculture française, et sur la base d’études de terrain et de cas concrets

Sophie Devienne est professeure en Agriculture comparée et Développement agricole à AgroParisTech et membre de l’Académie d’Agriculture de France. Ses travaux de recherche portent sur les conditions et modalités du développement agricole dans différents pays du Nord et des « Suds »,  en particulier sur les transformations de l’agriculture française et la transition agroécologique, la politique agricole et alimentaire aux États-Unis et l’évolution des systèmes de production dans la Corn Belt, la Politique Agricole Commune et les transformations des systèmes de production dans différents pays de l’Union européenne (Royaume-Uni, Italie, Roumanie), la crise agraire en Haïti, les systèmes pastoraux en Mongolie… Elle est régulièrement sollicitée comme experte sur ces sujets : Assemblée nationale, Parlement européen, commission sur l’évaluation du CETA sur la santé et l’environnement…

 Pour en savoir plus, retrouvez ci-dessous :

  • les présentations des intervenants (voir ci-dessous les documents associés)
  • la vidéo de la conférence présentée lors du SIA 2022 :
    • 1ère partie des 7e Entretiens de l'Observatoire de la formation des prix et de marges des produits alimentaires, animés par Philippe CHALMIN : https://youtu.be/5yGwlNtfVoA
    • 2ème partie des 7e Entretiens de l'Observatoire de la formation des prix et de marges des produits alimentaires, animés par Boris DUFLOT : https://youtu.be/-STcixxEp7M
    • 3ème partie des 7e Entretiens de l'Observatoire de la formation des prix et de marges des produits alimentaires, animés par Sophie DEVIENNE : https://youtu.be/tWQ9gbitKAA

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