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Conseil spécialisé "produits de la pêche et aquaculture" du 24 juin 2020

Le conseil spécialisé "produits de la pêche et aquaculture" de FranceAgriMer s’est réuni le 24 juin 2020, sous la présidence de Frédéric Toulliou. Les impacts de la crise liée au Covid-19 sur la filière ont été au cœur des débats.
Mots-clés : pêche et aquaculture, marché, halle à marée, consommation, Covid-19, importations, exportations, Actus CS, Conseil spécialisé, conseil spécialisé
Débarquement de produits de la pêche à Honfleur
Monde : baisse brutale de la demande mondiale en produits aquatiques

La pandémie de Covid-19 s’est traduite par une baisse brutale de la demande en produits aquatiques au niveau mondial, entraînant une baisse de la production et des échanges internationaux.

Selon les données douanières disponibles, les échanges mondiaux de produits aquatiques auraient reculé de 8 % sur les quatre premiers mois de l’année (- 15 % en avril).

Les cours du thon se sont repliés au niveau mondial, en raison des stocks détenus par les conserveries et de bonnes captures dans l’est de l’Océan pacifique en avril-mai puis dans l’Océan atlantique en mai et juin. À l’inverse le cours du saumon a fortement augmenté en mai dernier, en raison d’une reprise progressive de la demande face à une offre limitée.

Si la situation de la Chine est revenue à la normale concernant les poissons de fond, ce n’est pas encore le cas en Europe.

France : chute des ventes en halles à marée, recul des échanges et de la consommation en raison de la fermeture des circuits de restauration hors domicile

Au cours des cinq premiers mois de l’année 2020, les ventes en halles à marée ont chuté de 24 % en volume par rapport à la même période 2019. Les ventes en valeur ont suivi la même tendance.

Tous les produits aquatiques (poissons fins, poissons blancs et céphalopodes) ont été affectés, à l’exception des petits pélagiques dont les quantités vendues ont progressé de 4 %, mais avec un prix moyen en baisse de 5 % par rapport à 2019. Les ventes en valeur ont donc également diminué pour cette dernière catégorie.

Les importations comme les exportations françaises de produits aquatiques affichent également un net recul en mars et avril (importations en baisse de 12 % en mars et de 24 % en avril, et exportations en baisse de 24 % en mars et de 30 % en avril en valeur par rapport à 2019).

La Norvège, l’Espagne et le Royaume-Uni restent les principaux fournisseurs de la France. L’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et la Suisse sont désormais les premiers clients de la France en produits aquatiques, le Royaume-Uni n’occupant plus que la 6e place.

En France, la fermeture des restaurants et cantines (lieux de la consommation d’un quart des produits aquatiques) a fortement impacté les débouchés pour les poissons frais entiers.

Sur les quatre premiers mois de l’année, les achats des ménages français en produits aquatiques frais affichent un repli de 13 % en volume et de 6 % en valeur, et se sont reportés vers des produits frais pré-emballés et vers des produits de longue conservation (surimi, conserves et surgelés, dont les achats sont repartis à la hausse pendant cette période, après plusieurs années de baisse continue).

Un indice des prix des produits de la mer en baisse au printemps

En collaboration avec FranceAgriMer qui a fourni ses données, le Laboratoire d’économie et de management de l’université Nantes-Atlantique (LEMNA)  a construit un indice des prix des produits de la mer de 1994 à aujourd’hui. Cet indice permet de mesurer les prix à la première vente d’un panier composé des 50 premières espèces en valeur mises en marché. Alors que cet indice était en hausse en janvier et février 2020, les mesures de confinement et de fermeture de la restauration hors domicile se traduisent par une baisse de cet indice des prix qui s’est accélérée entre avril et mai, tendance inédite depuis 6 ans et la fin des prix de retrait pour cette période de l’année.

Les prochains calculs de l’indice permettront d’évaluer l’impact du déconfinement sur l’évolution des prix des produits de la mer.

Par ailleurs, le LEMNA s’est livré à une première analyse des caractéristiques des marchés de première vente sur les 18 premières espèces en valeur pour le mois d’avril 2020, en comparaison avec les trois années précédentes. Cette analyse s’inscrit dans le cadre du programme d’études de FranceAgriMer dédiées à la filière pêche et aquaculture.

Des mesures de soutien et d’accompagnement pour les entreprises du secteur

Les pouvoirs publics ont mis en place différentes mesures de soutien et d’accompagnement pour aider la filière à traverser cette crise :

  • au niveau national à travers divers dispositifs transversaux (prêt garanti par l’État, indemnisation du chômage partiel…)
  • au niveau européen via le FEAMP (indemnisation des arrêts temporaires, aides au stockage, plan de compensation des surcoûts…).

FranceAgriMer a également assuré un suivi régulier des marchés en lien avec la Direction des pêches maritimes pour le compte des opérateurs, sous forme de notes de conjoncture hebdomadaires depuis la fin mars.

La filière face au Covid 19, une réflexion collective à mener pour l’après-confinement

Sous l’impulsion du Président du Conseil Spécialisé Frédéric Toulliou, l’ensemble de la filière Pêche et Aquaculture s’est fortement mobilisé depuis le début de la crise pour organiser une concertation étroite au sein de la filière d’une part et d’autre part avec la Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture pour adapter les dispositifs nationaux de soutien aux spécificités des entreprises de la filière, et utiliser au mieux les outils communautaires disponibles dans le cadre du FEAMP.

L’expérience de ces derniers mois a permis de dresser un diagnostic partagé et objectivé de l’état du marché et des contraintes de chaque maillon de la filière. Ce diagnostic permet de jeter les bases de l’organisation de la rencontre de l’offre et de la demande au titre de la reprise progressive d’activité, en phase de déconfinement mais aussi d’engager une réflexion plus structurelle pour la filière sur le moyen terme. Dans un contexte de reprise d’activité très progressive et de marchés instables, la filière doit désormais capitaliser sur les enseignements de la crise, sur les outils et les bonnes pratiques mis en place pour y faire face, afin d’anticiper les impacts du Brexit et des nombreux défis sociétaux et environnementaux à venir.  

Pour aller plus loin :

Consulter ci-dessous la note de conjoncture pêche diffusée au conseil spécialisé du 24 juin 2020

Les synthèses des études suivantes sont également disponibles sur le site de FranceAgriMer :

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Note de conjoncture pêche et aquaculture du 24 juin 2020 | 30/06/2020

Cette note de conjoncture dresse le bilan de la conjoncture économique du secteur de la pêche et de l'aquaculture depuis le début de l'année 2020 ainsi que les impacts liés à l'épidémie de COVID-19.
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