Aller à la navigation principale Aller au contenu

Commerce des céréales : l’incertitude mer Noire persiste

Les incertitudes sur l’évolution du conflit russo-ukrainien et sur l’issue des négociations de reconduction du corridor céréalier en mer Noire continuent de peser sur le commerce international des céréales, en l’absence de visibilité des opérateurs sur les disponibilités réelles pour le marché mondial jusqu’à la fin de la campagne.
En France, les prévisions d’exportations de blé ont été prudemment révisées à la baisse par le conseil spécialisé « Grandes cultures-marchés céréaliers » du 9 novembre 2022, au vu des capacités d’exportation théoriques de la Russie et de l’Ukraine conjuguées au repli des achats chinois. Le conseil spécialisé a également fait le point sur l’essor des céréales biologiques en France, qui permet aujourd’hui de tendre vers l’autosuffisance.
Mots-clés : céréales, Commerce International, blé, orges, maïs, Ukraine, Russie, Chine, France, Union européenne, collecte, biologique, importations
Mer Noire - photo satellite

La pérennité du corridor céréalier en mer Noire conditionne les prévisions de campagne

FranceAgriMer a révisé ses prévisions pour la campagne commerciale française 2022/23 dans un contexte mondial encore très incertain concernant la pérennité du corridor céréalier en mer Noire après le 22 novembre, à l’aune des négociations de l’ONU et de la Turquie avec l’Ukraine et la Russie.

Grâce à l’ouverture de ce corridor en août dernier, l’Ukraine est parvenue à exporter jusqu’à présent 8,9 Mt de céréales (blé, orge et maïs) depuis le début de la campagne 2022/23, au lieu de 20 Mt en moyenne au cours des 5 dernières années.

Le Conseil International des Céréales (CIC) anticipe à ce stade des exportations ukrainiennes à hauteur de 32 Mt (17 Mt de maïs, 13 Mt de blé tendre et 2 Mt d’orges) pour la campagne 2022/23, contre 49 Mt en 2021/22. Quant à la Russie, elle serait en mesure d’exporter plus de 45 Mt de céréales dont 36 Mt de blé tendre en raison d’une récolte record, soit davantage qu’en 2021/22, d’après le CIC.

Sous réserve de l’évolution du conflit russo-ukrainien et du maintien du corridor céréalier en mer Noire, le disponible à l’export de ces deux pays conjugué au repli des achats chinois, conduisent FranceAgriMer à réduire ses prévisions d’exportations françaises de blé et d’orge par rapport aux prévisions d’octobre.

Vers les pays tiers, les prévisions d’exportations françaises sont désormais projetées à 10 Mt pour le blé tendre (- 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), 2,4 Mt pour l’orge (- 100 000 tonnes) et 360 000 tonnes pour le maïs grain (inchangé).

Les prévisions de ventes de blé français vers l’Union européenne sont également révisées à la baisse à 6,9 Mt (- 130 000 tonnes par rapport au mois dernier), principalement vers la Belgique.

A contrario, les prévisions de ventes d’orges vers l’Union européenne sont portées à près de 3,1 Mt (+ 150 000 tonnes), en raison des besoins fourragers de l’Espagne, et à un peu plus de 3 Mt pour le maïs grain (+ 20 000 tonnes).

Vers l’autosuffisance de la France en céréales bio

L’essor des céréales biologiques se confirme en France avec plus de 20 600 producteurs engagés en 2021 dans ce mode de production sur une surface de près de 545 000 hectares, multipliée par 2 depuis 2016. La collecte de céréales bio atteint des records, à près de 836 000 tonnes en 2021/22 soit 3,6 fois plus qu’en 2016/17. La progression est particulièrement forte pour le blé tendre dont la collecte devrait encore augmenter en 2022/23 à 415 000 tonnes selon les prévisions de FranceAgriMer, après avoir atteint 394 000 tonnes en 2021/22.

Si les utilisations par la meunerie française et les fabricants d’aliments du bétail ont fortement augmenté depuis 2016/17, elles se replient néanmoins depuis 2021/22 dans le secteur de l’alimentation animale, en raison des épizooties de grippe aviaire et de la décapitalisation des cheptels. Cette tendance devrait se poursuivre en 2022/23, selon les prévisions de FranceAgriMer.

Avec des importations désormais minimes, la France est devenue aujourd’hui quasi-autosuffisante en céréales bio pour répondre aux besoins de son marché intérieur. Tout excédent devra se traduire par des exportations à condition de trouver les marchés, souligne le président du conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer, Benoît Piètrement.

Pour en savoir plus, consultez ci-dessous les documents présentés au Conseil spécialisé Grandes cultures-marchés céréaliers du 9 novembre 2022.

Documents associés

Bilans prévisionnels du Blé tendre, de l'Orge, du Maïs et du Blé dur pour la campagne 2022/23 - 9 novembre 2022 | 09/11/2022

Bilans prévisionnels du Blé tendre, de l'Orge, du Maïs et du Blé dur pour la campagne 2022/23 - 9 novembre 2022
BIL-CER-ce...pdf 694 Ko

Diaporama Présentation des marchés céréaliers - Monde, Union européenne, France - Novembre 2022 | 09/11/2022

Présentation de la conjoncture des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le conseil spécialisé "Grandes cultures-marchés céréaliers" du 9 Novembre 2022.
NCO-DIA-CE...pdf 7 Mo

Indicateurs de suivi des marchés céréaliers - Monde, Union européenne, France - Novembre 2022 | 10/11/2022

Le panorama mensuel des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français retrace les évolutions marquantes intervenues au cours du mois écoulé à travers plusieurs indicateurs. Édition du mois...
NCO-CER-PA...pdf 2,3 Mo
Voir tous les documents