2025
Marchés céréaliers : les stocks de blé tendre français s’allègent

Les stocks de blé s’allègent en France, avec des ventes dynamiques vers l’Union européenne
C’est dans un contexte international incertain que FranceAgriMer a révisé ses prévisions pour la campagne commerciale 2024/25 qui s’achèvera le 30 juin prochain.
Malgré l’arrêt des importations algériennes de blé français et le net repli des achats chinois par rapport aux campagnes précédentes, les stocks de blé tendre devraient s’alléger à 2,8 Mt (millions de tonnes) en fin de campagne, en baisse de 0,1 Mt par rapport aux prévisions du mois dernier, sous l’effet :
- d’utilisations des fabricants d’aliments du bétail français plus importantes que prévu, suite au regain de compétitivité du blé tendre par rapport au maïs.
- de l’augmentation des prévisions de ventes vers l’Union européenne à plus de 6,4 Mt de grains (+ 145 000 tonnes par rapport au mois dernier). Toutefois, cette progression est en partie contrebalancée par le repli des exportations attendues vers les pays tiers (- 100 000 t à 3,1 Mt).
Le stock de maïs grain attendu en fin de campagne est en revanche révisé en hausse à près de 3,4 Mt (+ 300 000 tonnes), en raison de prévisions de collecte et d’importations sensiblement plus élevées que celles du mois dernier.
Le stock d’orges, s’établirait à moins de 1,3 Mt en fin de campagne, au même niveau que l’an dernier.
Volte-faces et incertitudes plongent les marchés dans l’expectative et la méfiance
Les droits de douane « réciproques » annoncés par les États-Unis le 2 avril 2025 ont été finalement suspendus le 9 avril pour 90 jours. En parallèle, les mesures de rétorsion décidées par l’Union européenne ont été ajournées le 11 avril jusqu’au 14 juillet prochain.
Une taxe américaine additionnelle de 10 % reste néanmoins en vigueur pour tous les pays, à l’exception de la Chine, taxée à hauteur de 145 %, sauf pour certains produits.
Peu d’échanges de céréales entre l’Union européenne et les États-Unis
Les échanges commerciaux entre l’Union européenne et les États-Unis sont de manière générale limités dans le secteur des céréales, mais la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pourrait modifier les équilibres mondiaux, dans un contexte géopolitique international déjà tendu.
Sur les cinq dernières campagnes commerciales, de 2019/20 à 2023/24, les États-Unis ont principalement importé des céréales en provenance du Canada (43 % en valeur), de Thaïlande (22 %) et d’Inde (12 %). L’UE est son 4e fournisseur (7 %).
En parallèle, les États-Unis exportent très peu de céréales vers l’UE (1 % des exportations en valeur). Ses premiers clients sont le Mexique (24 %), la Chine (18 %) et le Japon (14 %).
L’Union européenne n’est donc pas un partenaire majeur des Etats-Unis pour les céréales.
Les répercussions directes de la politique américaine sur la filière céréalière européenne semblent, par voie de conséquence, assez limitées. Néanmoins, les stratégies qui seront adoptées par les principaux fournisseurs des États-Unis, pourraient rebattre les cartes du commerce mondial.
D’ores et déjà, la baisse actuelle du dollar face à l’euro ne peut que pénaliser les exportations européennes. Les prix du blé meunier et du maïs sont orientés à la baisse sur Euronext.